la grande transhumance
Ce petit paradis de fleurs et de verdure cachait un abominable secret! Le dehors était mieux que le dedans!(J'ai quand même élevé mes trois filles dans une maison qui contenait en tout et pour tout un robinet d'eau froide! La cuisine faisait 3m sur 2 et servait aussi de buanderie et de salle de bain!)
Mais aux "âmes courageuses", rien d'impossible, nous avons retapé cette maison petit à petit (nous avons même passé un an complet dans 3 pièces: cuisine, salle de bain et 1 chambre à coucher pour 5! (les filles en bas et nous sur ma mezzanine!) A ce propos, je me souviens que le dimanche matin, nous étions régulièrement réveillés par des éclairs et des flashs lumineux qui traversaient nos paupières zendormies! C'étaient les trois filles qui s'étaient réfugiées sous notre lit pour regarder la TV installée devant...Et on entendait: "hé, c'est mon tour maintenant..." il n'y avait qu'un casque pour écouter sans bruit et elles se le repassaient ...
C'est une des périodes les plus attendrissantes de ma vie!
Au bout de dix ans de labeur, quand la maison a été complètement refaite,(sans mentir, ne lui restait d'origine que les murs extérieurs et deux murs porteurs intérieurs!) On a eu la bougeotte et, ce fut la grande transhumance!
Nous sommes donc arrivés ici!
Avec armes et bagages, fleurs et chats et bien sur moutons!
Heureusement, nous avions trouvé un coin de pature où les loger, mais "seulement pour cet hiver" avait dit la dame...Au printemps donc, nous avons commencé à promener les moutons de jardin en jardin, de petit pré en petit pré, Beda en tête, à la laisse, suivie de Bedine, Petite, les agneaux, Hemrich fermant la marche avec JMB! Cela faisait très "couleur locale" et nombre de touristes s'arrêtaient pour voir le défilé en se disant qu'ils étaient vraiment dans la Belgique profonde! Quant aux habitants du village, je n'ose imaginer ce qu'ils ont dû penser de nous!
Finalement, nous avons trouvé quelques ares... C'est alors que la dame de la première pature nous a proposé de "faire un troupeau avec nous" ...OK, pas de problème, on achète 2 brebis de plus avec leurs 4 agneaux...Mais, les bêtes s'avèrent malades, on ne veut donc pas les mettres chez elle,on les soignera et gardera pour nous et on en reprend 5 autres...plus un bélier pour aller avec!
Printemps suivant, faites le compte...beaucoup de moutons et d'agneaux! C'est alors que "la dame" nous annonce qu'elle renonce au troupeau et qu'il faut libérer la pature! Rebelote, promenade dans le village, trouver des patures, loger tout le monde (je suis indécrottable, quand un mouton a mis les pieds chez moi, je n'arrive plus à m'en séparer!)
Bref, nous voilà avec une trentaine de moutons!
Il a bien fallu faire un choix, dur, dur. Et après quelques départs naturels, nous avons donc gardé les brebis de la première heure, quelques agnelles qui promettaient et 1 bélier (auxquel allait s'ajouté Albert le ouessant! plus des achats que je ne peux m'empêcher de faire!) et nous voilà aujourd'hui avec 9 brebis portantes, 2 béliers et 15 brebis et agnelles que je destine à la laine.
Cela donne une espèce de "cour des miracles" sans homogénéité, très originale à côté des troupeaux uniformes de "roux ardennais" ou swiffters que l'on trouve dans la région!
C'est mon nouveau petit coin de paradis, même si la terre est beaucoup moins généreuse qu'ailleurs et que les fleurs y poussent moins bien...